Textiles funéraires

Des gestes à réinventer

Depuis toujours, le textile funéraire accompagne les morts et ceux qui restent.
C’est l’une des plus anciennes expressions matérielles du lien entre vivants et disparus.

Il protège le corps.
Il marque la séparation.
Il exprime le soin, la tendresse, l’amour.
Envelopper un mort, c’est poser un dernier geste d’humanité. C’est l’accompagner vers la terre ou l’invisible.

Le mouchoir de deuil du XIXe siècle reste, pour moi, l’un des objets les plus justes et les plus intimes de cette relation.
Objet du quotidien, du toucher, il accompagne les larmes, les silences, les absences.
Dans ces moments de grande fragilité, il n’y a que les sens pour nous consoler.

Aujourd’hui encore, le textile reste un puissant vecteur symbolique dans les rituels.
On garde un foulard, on dépose une étoffe, on enveloppe d’un tissu familier.
Le vêtement, la couverture, le linge : tout cela fait mémoire.

J’ai fait appel à Chevalier Masson pour travailler sur les mouchoirs de deuil, les textiles de présentation, les linceuls, le garnissage des cercueils. Ils ont réinterrogé, remis à jour, questionné les usages, en s’appuyant sur des gestes anciens et une connaissance fine des matières.
Qu’ils travaillent le fil, les motifs ou la structure, ils font surgir la singularité de la matière.
Leur approche sensible et précise donne forme à l’invisible, avec justesse.

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DESIGN
Eric Chevalier et Anne Masson

ACHAT
Inclus dans l’accompagnement du Cerf Blanc

PHOTO
Christian Aschman